Page:Daveluy - Michel et Josephte dans la tourmente, paru dans Oiseau Bleu, 1938-1939.djvu/20

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— Nous aussi, nous aussi, s’écrièrent en riant les autres soldats. Tant pis pour les cachettes ! Et cinq soldats dégainèrent ensemble. Les lances étincelèrent.

— Mes bons Messieurs les Habits rouges, ne touchez pas à ce foin avec vos épées, de grâce ! Oh !… non, non, de grâce ! Tuez-moi, plutôt ! Mon Dieu ! Mon Dieu !

— Alors, fit l’officier furieux, je le vois, il y a là un trésor, et vous êtes une canaille… Come boys, come !… We will search the hay carefully !

Avec des exclamations, qui devinrent des éclats de rire, on découvrit bien vite Michel et Josephte tapis au fond de la voiture. La peur clouait la petite fille sur place, mais Michel vint se jeter aux genoux de l’officier.

— De grâce, M. le capitaine, ne nous faites pas de mal. Pitié pour nous !

— Vous venir au camp avec la petite fille… Vous tous dire là-bas ! reprit l’officier, en le repoussant. Un des compagnons essaya de prendre Josephte entre ses bras, mais celle-ci résista et se mit à crier. Les compagnons du soldat repoussé se mirent à le railler et voulurent à leur tour s’emparer de Josephte, en lui montrant, en riant, la pointe de leur revolver. Josephte se mit alors à pousser de nouveaux cris affreux. Alors, Michel, avec une volubilité que son émo-