Page:Daveluy - Michel et Josephte dans la tourmente, paru dans Oiseau Bleu, 1938-1939.djvu/240

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— Peut-être pas mourant… le Dr Cherrier espère encore… surtout s’il veut se raccrocher à la vie. Il ne lutte pas contre son état, paraît-il.

— M. le curé, je suis venue pour l’aider à lutter, moi… et jusqu’au bout. Je suis l’alliée du docteur. Il faut que nous le tirions de là. Il le faut…

— Vous !… vous… une jeune fille, qui demeurez à Montréal… dont il ne se considère plus le fiancé…

— Il vous l’a dit ?

— Hélas ! oui, ma fille, et comment ne pas l’approuver ? Son existence qu’il a sacrifiée, c’était la sienne après tout… Mais, la vôtre, a-t-il le droit ? Quels yeux vous faites ! Vous me trouvez cruel, n’est-ce pas ?

Je ne pense pas du tout comme vous, M. le curé. El si vous le permettez, je vais vous dire pourquoi.

— Certainement que je le permets. Puisque vous voulez un conseil, encore faut-il que je sache bien ce dont il s’agit.

— M. le curé, peut-être aurai-je été plus loyale en disant tout de suite que ce n’est pas un conseil, au fond, que je suis venue vous demander, mais bien un assentiment… même forcé et un grand geste que vous êtes seul à pouvoir accomplir.

— Vous m’effrayez un peu.

— Il y a un proverbe que je fais mien ce matin : ce que femme veut, Dieu le veut… Et si Dieu le veut. M. le curé de Saint-Denis, ne s’y