Page:Daveluy - Michel et Josephte dans la tourmente, paru dans Oiseau Bleu, 1938-1939.djvu/241

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opposera pas.

— Oh ! oh ! n’est-ce pas trop vous avancer ? fit le curé, en souriant et en hochant la tête.

— Je ne le crois pas.

— Qu’est-ce donc que vous voulez avec cette force, ma pauvre enfant ?

— Une chose que je trouve toute simple pour ma part : épouser à cinq heures, cet après-midi, Olivier Précourt, le jeune homme auquel je n’ai pas rendu ma promesse, s’il m’a rendu la sienne.

— Vous n’êtes pas sérieuse. Mademoiselle ! s’exclama le curé qui avait sursauté. On n’épouse pas un mourant…

— M. le curé, je vous en prie !

— Vous m’obligez à être cruel… pardonnez-moi !

— Comme si de me torturer avec des mots qui me remettent en face de ma douleur pouvait changer quelque chose à ma détermination, murmura la jeune fille en gémissant. Mais vite elle se domina.

— Mais Olivier lui-même repoussera votre demande, reprit le curé ; plus ému qu’il ne voulait le paraître. Et vous savez que le consentement des époux doit être mutuel.

— J’arracherai ce consentement.