Page:Daveluy - Michel et Josephte dans la tourmente, paru dans Oiseau Bleu, 1938-1939.djvu/257

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— Quel drame sera le vôtre.

— Que voulez-vous ? C’est mon lot sanglant, torturant. Mais j’aurai chéri peu de temps Olivier vivant, je le pleurerai, mort… jusqu’à ce que je le rejoigne, à mon tour.

Et la jeune fille, cachant sa figure entre ses mains, se prit à pleurer.

— Pauvre petite ! fit le docteur.

— Docteur, reprit bientôt Mathilde, en se maîtrisant, il était nécessaire, en effet, que je sache tout. Il fallait aussi que vous voyez ma détermination à ne plus vouloir me séparer d’Olivier.

— Vous partez tout de suite, n’est-ce pas ?… Vous vous rendez auprès de lui ?

— Dans quelques minutes, une voiture vient me chercher. Chaque minute de retard me serre le cœur. — J’y serais retourné, si vous aviez voulu de moi.

— Non, non, car je pénétrerai en voleuse, chez Olivier… Je quitterai la voiture bien avant d’entrer dans la maison.

— Que le ciel vous protège, alors qu’il vous conseille, mon enfant !

— Docteur, voulez-vous me réserver votre fin d’après-midi ? Vers quatre heures, si je ne reviens pas moi-même ici, je vous ferai parvenir un mot, ainsi qu’à Madame Cherrier. Je le lui ai dit.

— Très bien, très bien.

— M. le curé est également prévenu.