Page:Daveluy - Michel et Josephte dans la tourmente, paru dans Oiseau Bleu, 1938-1939.djvu/286

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d’une garde-malade, la nuit, et d’une garde-malade, le jour…

— Comme tu bavardes, Josephte ? Le docteur badinait avec Olivier, voilà. Il est si peu raisonnable lorsqu’il s’agit de se faire soigner.

— Oui, oui, et surtout il ne veut pas te déranger, toi, cousine.

— Laisse faire, va, petite. Un beau jour, je commanderai à tout le monde ici, à Olivier comme aux autres.

— Bravo ! Bravo !

Mais la voix de Josephte, tout à l’heure, au jardin, avait en effet tiré de son sommeil Olivier Précourt. Il s’était vivement dressé sur son séant, regardant partout avec surprise. Les brumes des rêves le tenaient encore. « Il ne s’était endormi qu’à l’aube », ainsi que l’avait raconté Michel à Josephte ; et encore, grâce au sédatif puissant préparé par le docteur, la veille. Peu à peu, le jeune homme reprit conscience des événements… L’énorme touffe de pois de senteur roses placée dans un vase d’argent, près de la fenêtre grande ouverte, lui aida, mieux que toute autre chose à se rappeler les faits. Il sourit, mais en sentant son cœur se serrer aussi. Il revécut tout, tandis qu’il se levait et s’habillait aussi vivement qu’il le pût, afin de surprendre le bon petit Michel, qui l’entourait par trop. Il revécut l’arrivée de Mathilde, la scène