Page:Daveluy - Michel et Josephte dans la tourmente, paru dans Oiseau Bleu, 1938-1939.djvu/289

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— Vous avez l’air fatigué, un peu triste… Quand je suis là, au moins…

— Triste ? Mais non, petit. Mon cœur saute un peu durement dans ma poitrine, voilà tout.

— Je cours chercher votre déjeuner.

— Mets le café un peu plus fort que d’habitude, veux-tu ?

— Le docteur grondera.

— Nous ne le lui dirons nas.

Michel revint bientôt, mais il n’était plus seul. Josephte suivait avec de belles marguerites rouges ; puis, Mathilde, toute rose et ses grands yeux bleus noyés de larmes. Dans ses mains, elle tenait un lourd paquet de lettres. Afin de dominer son émotion la jeune femme courut à la table près de la fenêtre et y déposa lentement la correspondance…

— Mathilde, pria Olivier, on ne me dit pas bonjour ?

— Mais oui, Olivier, c’est chacun son tour. Nos petits sont moins raisonnables que moi. Alors, je leur cède la place. Je me reprendrai bien, vous verrez.

— Venez tout de suite, près de moi, ma chérie, reprit Olivier, auquel la vive émotion de la jeune femme n’échappait point, hélas ! Son teint cireux, qu’il avait bien vu tout à l’heure dans la glace, était sans doute cause de cet émoi. La pauvre petite mariée ! Elle sentait sa vaillance