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Page:Daveluy - Michel et Josephte dans la tourmente, paru dans Oiseau Bleu, 1938-1939.djvu/292

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du jeune homme, celui-ci ouvrit les yeux et fit signe que non. Enfin, il se redressa, et demanda à Mathilde de reprendre son fauteuil.

— Je vous obéis, Olivier. Je suis si heureuse que vous ne me renvoyez pas tout à fait. Il est vrai que je me serais rebellée !

— Pauvre petite femme vaillante ! fit Olivier en la regardant de façon bien pénétrante, cette fois.

— Qu’est-ce qu’il y a, Olivier ? Vos yeux sont terribles…

— Terribles ?

— Il y a au fond, tout un monde de choses…

— Oui, il y a la vie… la mort, aussi… Mathilde, ne soyons plus troublés l’un et l’autre, par le tragique qui entoure notre mariage, qui l’entourera et le menacera sans cesse. Vous le voulez, n’est-ce pas ?

— Je veux ce que vous voulez, Olivier. Conseillez-moi… mais aussi épargnez mon pauvre cœur. Je vous aime tant.

— Eh bien, ce grand amour, Mathilde, qui ressemble si fort au grand amour que je vous porte, rendons-le supérieur à tout, qu’il domine les événements… les plus sombres ! Qu’importe que je m’en aille bientôt… Croyez-vous que je ne serai pas éternellement reconnaissant à Dieu de m’accorder ce sursis, ce répit, auréolé