Page:Daveluy - Michel et Josephte dans la tourmente, paru dans Oiseau Bleu, 1938-1939.djvu/293

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par votre présence, vos soins, votre tendresse…

— Pourquoi ne pas penser aussi à guérir ?

— Je ne conserve plus une bribe d’illusion… J’aime mieux vous le dire, ma chérie.

— C’est votre faiblesse qui est cause de cette dépression.

— Supposons-le, Mathilde, puisque cela vous fait du bien de ne pas accepter toute la vérité.

— L’accepter, n’est-ce pas, me séparer déjà de vous ?

— Non, Mathilde. Est-ce mon état qui est cause que je réfléchis tant, ma chérie, mais je ne vois pas, je ne puis voir la mort comme une définitive séparation… Toujours, croyez-le, je serai près de vous, vous aidant, vous soufflant les gestes à faire… Ne plus voir avec ses yeux de chair, ne plus connaître la présence physique, qu’est-ce, voyons ? Depuis deux ans, vous ne pouvez deviner, Mathilde, ma bien-aimée, comme mon amour pour vous s’est fait profond, unique, éternel… Et cependant, j’étais seul dans une prison, loin de vous, alors que cet amour grandissait ainsi… Il faut donc voir peu à peu les choses tout à fait comme moi… Mathilde, de grâce, ne pleurez pas ainsi… D’ailleurs, c’est la première et la dernière fois que nous parlerons de ces choses si graves, si belles aussi, considérées à un certain point de vue… Maintenant, je vous appartiens, mon amie, corps et âme… Tout ce que vous voudrez relativement à ma guérison, à laquelle