Page:Daveluy - Michel et Josephte dans la tourmente, paru dans Oiseau Bleu, 1938-1939.djvu/297

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d’une voix altérée par l’émotion, le pauvre Olivier, à bout d’arguments.

— Bien, Olivier. N’en parlons plus, quoique cela m’eût fait plaisir de vous être utile de cette façon.

Et Mathilde soupira, tout en remettant la lettre à Olivier. Celui-ci prit la lettre, la tourna nerveusement entre ses doigts durant quelques instants, puis soudain, se levant, il vint entourer de ses bras la jeune femme.

— Mathilde, je regrette de vous refuser la première demande que vous me faites.

— Je le sais bien, Olivier…

— Vous m’en voulez un peu ?

— Un peu, oui.

— Ma bien-aimée, vous voulez donc que j’aille de défaite en défaite ?… Mais je vous dois tant… Comment m’opposer, même à ce qui me semble déraisonnable… Mathilde, ne détournez pas les yeux. Regardez-moi au contraire, bien en face, et dites-moi si c’est un caprice ou un réel désir qui vous tient au sujet de cette ferme ?

— Je n’ai jamais eu de caprice, Olivier, du moins, à ma connaissance. Mon père, mon pauvre père, si sévère, vous le savez, n’en eût toléré aucun.

— Eh bien, ma chérie, gardez cette ferme. Avec l’aide d’Alec…

— Avec votre aide, Olivier, votre aide seule, sinon, je n’y tiens pas du tout.