Page:Daveluy - Michel et Josephte dans la tourmente, paru dans Oiseau Bleu, 1938-1939.djvu/57

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il se retourna et demanda des explications. M. Perrault haussa les épaules, puis signifia à sa fille de renseigner le praticien. Il sortit en maugréant de la pièce. Mathilde fut bien forcée de raconter quelque chose des tristes incidents qui venaient de se passer. Elle épargna son père tant qu’elle put. Mais le vieux médecin ne fut pas dupe de ces réticences. Il hocha la tête. « Si demain, prononça-t-il, la malade continuait d’appeler ainsi ce… ce Michel, il faudrait le faire venir… coûte que coûte ! La vie de l’enfant en dépendrait. Il allait essayer en attendant d’une potion, souvent infaillible en pareil cas… Mais au réveil, il faudrait être attentif vis-à-vis de ce désir hallucinant de la petite fille…  » Une congestion cérébrale menaçait cette enfant que des spectacles de sang et de mort avaient secouée, presque brisée. 

Le lendemain, à l’aube, Josephte ouvrit les yeux, sortant enfin de ce sommeil léthargique, voulu par le médecin. Sans bouger, avec ses yeux seuls, elle regarda autour d’elle. Elle vit Mathilde, endormie près d’elle. Tout à coup, la petite fille se souleva. Un pas rapide, assez lourd, se faisait entendre dans le corridor. Sur le seuil de la porte, qui donc la petite fille apercevait-elle ?… M. Perrault ? Les yeux de l’enfant s’agrandirent… Était-ce bien le cousin à la voix dure et au cœur sec que ce long homme