Page:Daveluy - Michel et Josephte dans la tourmente, paru dans Oiseau Bleu, 1938-1939.djvu/84

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ange…

— Je puis vous laisser, monsieur ?

— Non, pas encore.

— Josephte peut se réveiller, monsieur. Et le médecin veut qu’alors elle me voie à ses côtés.

— Eh bien ! un malade en vaut un autre… J’ai besoin de toi, moi aussi… Quelle mine tu fais !… Allons, va-t-en… Tu n’as pas plus de cœur que les autres…

— Que voulez-vous, monsieur ? Dites-le moi bien vite. Je courrai ensuite près de Josephte.

On frappa à la porte. La voix de Mathilde se fit entendre : « Es-tu là, Michel ? Viens, viens, Josephte te demande. »

— Michel n’est pas ici, répondit avec brusquerie, M. Perrault, en retenant Michel de sa seule main disponible… Et veux-tu, s’il te plaît, me laisser reposer jusqu’à demain, sans venir ainsi me troubler.

— Vous n’êtes pas plus mal, alors, père ?

— Non, non, va-t-en, Mathilde, de grâce, maugréa encore M. Perrault.

Les pas de la jeune fille s’éloignèrent.

— Et maintenant, mon garçon, tu vas ramasser tous les vêtements que j’ai jetés sous mon lit à mon arrivée, à midi. Fais-en un paquet solidement attaché, et cours le jeter dans la première ruelle près d’ici.

— Monsieur, fit Michel, je veux bien ramasser vos vêtements mais c’est tout… c’est tout. Je cours près de ma petite amie malade.