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polichinelle en quête de vengeance

« Madame, dit-il, sachez-le tout de suite, vous n’avez rien à craindre de moi. Vous avez en l’humble seigneur Polichinelle le plus dévoué comme le plus difforme de vos serviteurs. Voyez, je ne vous demande en ce moment que cette faveur : vous venir en aide. Vous êtes une fière et noble dame, je le vois. Mais justement à cause de cela, vous voilà plongée dans une peu commune détresse. Des ennemis féroces, assoiffés de vengeance, vous entourent, vous épient. Mais… qu’entends-je ? Ciel ! Un enfançon ! Ici !

— Chut ! messire Polichinelle ! Vous surprenez mon douloureux secret. Oui, celui que vous apercevez là, sur cette paillasse humide, enveloppé d’un manteau de bure, c’est le fils du duc de Clairevaillance, le petit-fils du riche et puissant roi, Grolo-le-bon.

— Oh !… Que Votre Altesse me pardonne ! Je me suis présenté trop cavalièrement devant elle tout à l’heure. Car c’est bien à celle que l’on appelle la belle princesse Aube que j’ai l’honneur de parler, n’est-ce pas ? Je lui offre de nouveau, de tout cœur, l’appui de mon être chétif, sans grâce, mais non sans ressources d’esprit, non sans d’énormes sacs à malice, allez, !

— Merci, messire.

— La lutte sera dure, Madame, plus dure sans doute que vous ne le prévoyez. Voyons, vous vous doutez bien que cette vieille peste de sorcière. Oh ! pardon, Votre Altesse, mais je tiens voyez-vous, à cet affectueux vocabulaire, vous pressentez bien qu’une telle canaille parcheminée ne traitera pas en douceur votre royal poupon.

— Messire, de grâce !