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une révolte au pays des fées

Polichinelle exécuta de point en point le plan qu’il venait d’exposer. Il reparut en compagnie de l’affreuse Carabosse, toute geignante d’avoir été réveillée une fois de plus dans l’espace de quelques heures.

Polichinelle se moqua. « Ma générale, vous sembliez aux anges pourtant, il y a peu d’heures lorsque vous plongiez dans le sommeil cette petite terrienne, jeune, gentille, jolie, répondant au nom de Cloclo.

— Te tairas-tu, insolent bossu ! Trêve de belles phrases !… Amène-moi cette proie nouvelle. Tout de suite. Elle n’est pas au-dessus de quinze ans, n’est-ce pas ? Je t’ai averti. Mes maléfices sont fort affaiblis, tout comme moi.

— Vous allez voir, au contraire, ma générale, quel petit personnage merveilleux, inespéré, je soumets à votre enchantement. Tenez, voyez-moi ce poupon, caché entre les bras de la noble dame, là, là, dans ce coin sombre… Ah ! »

Polichinelle se précipita à cet instant vers la princesse. Elle perdait de nouveau connaissance. Avec des mouvements très doux, il la releva, la glissa sur la paillasse et se mit à lui bassiner le front d’eau froide.

La fée Carabosse et la Sorcière, qui s’étaient saisies de l’enfant, ne virent point cette compassion inattendue de Polichinelle. Elles examinaient avec une joie féroce, leur petite victime.

« Voyez donc, Carabosse, dit soudain la Sorcière, un sou d’or est suspendu au cou de ce morveux.

— Un sou d’or ! Folle, va ! C’est un médaillon de prix. Prends-le. Ouvre-le. Il doit y avoir quelques mots d’écrits là dedans. Cherchons bien.