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Page:Daveluy - Une Révolte au pays des fées, 1936.djvu/113

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le supplice de la princesse aube

— Oui, vous connaîtrez ainsi le nom de votre futur captif. Il vous faut absolument ce nom ?

— Je ne puis rien sans cela. »

La Sorcière ouvrit le médaillon. Une feuille bleue, très mince, s’en détacha.

— Lis-moi cela, Sorcière. Je dois ménager mes yeux.

— Est-ce que je sais lire, maintenant, un autre langage que celui de mes visions enchantées ? riposta avec aigreur la Sorcière. Appelons Polichinelle. Mais que fait-il là ?… Il est bien tendre tout à coup. Quel filou que ce petit Italien ! Polichinelle ! Ici, maître-fourbe ! »

Polichinelle accourut en haussant les épaules. « Si c’est votre manière de me remercier toutes deux, pour le plaisir que je vous procure, je ne vous en félicite pas. Qu’est-ce qu’il y a ?

— Lis-nous ce papier. Il appartient au nourrisson.

— C’est le nom du royal poupon, belles dames, un curieux nom, Géo, Géo de Clairevaillance. Il y a aussi un mot adressé au papa au verso de la feuille Comment disposez-vous de tout cela ? Si vous m’en faisiez, cadeau ?

— Non, dit Carabosse, ce joyau restera au cou du nourrisson, une fois endormi… — Remets-lui, Sorcière… Tiens, une seule de mes passes a suffi. Voilà notre mignon inconscient pour un siècle au moins. Allons, filons tous ensemble. Tu ne m’as pas compris, Polichinelle ?… Laisse cette belle dame revenir à elle quand bon lui semblera. …Quel entêté ! Sorcière, aie bien les yeux sur ce mécréant, à l’avenir, n’est-ce pas ? Il sait trop bien passer d’une trahison à une autre. »