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polichinelle interrompt l’assemblée

théâtre et de ces marionnettes vous faire connaître les maladroits et ténébreux agissements de nos chefs. Vous les ignorez par trop. Eh ! qu’ont-ils fait de certains otages de marque ? Ne craignez rien. La représentation ne sera pas assez longue pour vous nuire en quoi que ce soit. D’ailleurs, vous êtes tous trop intelligents pour ne pas comprendre que tant que nos prisonniers, ces personnages aimés de nos ennemis seront ici, la tempête sévira, certes, mais ne nous exterminera pas. Bien, sorciers, laissez, laissez, de grâce, ce beau duc entêté !… Je me charge de le mettre à la raison… Et même de lui faire goûter la représentation avec quelques grimaces, bien entendu. J’y vais, j’y vais. Soldats de plomb, veillez bien sur la porte. Veillez bien !… Arrière, par exemple ! Tous ! » Je parlerai sans témoins au duc. »

Le Magicien africain et l’Étranger du Champ-du-diable de Rigaud, après s’être consultés, se rapprochèrent, soucieux, de Polichinelle. Celui-ci leur cria : « Allez-vous en ! Allez-vous en ! Vos faces de trembleurs surexcitent le duc… Je n’en viendrai jamais à bout ! Sorciers, lutins, venez encore à mon secours. Débarrassez-moi de ces importuns. Renvoyez-les dans les pièces du fond en compagnie des fées Envie et Rageuse. Sinon, Polichinelle ne vous révélera rien de tout ce que vous devez savoir pourtant. »

Polichinelle vit ses souhaits exaucés. Il n’avait pas obtenu pour rien, cette fois, la protection des sorciers rendus furieux par l’insuccès de Rageuse et d’Envie et mécontents aussi de n’avoir pas été consultés sur le sort des otages. Malgré leurs cris et leurs protestations, le Magi-