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Page:Daveluy - Une Révolte au pays des fées, 1936.djvu/142

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une révolte au pays des fées

cien, l’Étranger de Rigaud, et les deux fées furent expulsés. On les entendit quelque temps encore crier à haute voix : « Le malheur est sur nous !… Par ce retard, nous signons notre condamnation… Fous ! Fous !… Polichinelle nous apporte la défaite !… Méfiez-vous ! Imbéciles ! Aveugles !… Traître de Polichinelle. C’est un traître, un traître, ce bossu d’Italie ! »

Mais la foule inconstante et variable comme toutes les foules, s’amusait de plus en plus de la diversion que tentait Polichinelle. Elle se moquait même de la tempête qui, parfois, semblait vouloir les enlever tous en quelques folles rafales. Polichinelle d’ailleurs, devait avoir raison. On voulait les effrayer par cet orage effroyable, mais non tout exterminer. Quelle finesse possédait ce petit Italien contrefait. Et qu’il était divertissant quand cela lui chantait. Puis quelle satisfaction de connaître dans ses détails le supplice infligé secrètement à quelques-uns des prisonniers du plus haut rang.

Et Polichinelle ? Holà ! que faisait-il ainsi perché sur l’épaule du duc de Clairevaillance ? Il lui parlait avec de grands gestes drôles. Ses petits bras s’agitaient… Le duc l’écoutait bouche bée, les yeux agrandis. Depuis quelques instants, son poignard enchanté gisait par terre…

Un vieux sorcier cria : « Polichinelle, nous n’aimons pas les secrets ! Parle haut. Nous te servons pour l’instant, mais gare à toi ! Marche à notre goût.

— Là, là là ! que vous m’amusez, grand’papa, répondit aussitôt Polichinelle, en ne quittant pas son poste pourtant ! Il indiquait du doigt au duc de Clairevaillance, son poignard enchanté. « Reprenez votre arme, souffla-t-il.