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les quartiers généraux des rebelles

invitée, c’est tout ce que je désirais. Je suis si vieille, si vieille, et la force que j’ai dû déployer pour plonger de nouveau dans le sommeil la Belle au bois dormant, m’a bel et bien épuisée.

— Épuisée ! Allons donc ! N’êtes-vous pas venue à pied jusqu’ici ?

— Hein ! Vous croyez cela, Madame. Mon attelage de chauve-souris est là tout près. Seulement, mes bêtes ne veulent pas subir le voisinage des autres animaux. Et, comme mes oiseaux m’obéissent au doigt et à l’œil, je leur accorde le privilège de s’envoler, dès que je suis à destination. Tenez ! regardez-les s’agiter, ici et là.

— Et si je vous trouve un angle pour dormir en secret, que ferez-vous, à l’occasion, pour me servir ?

— J’userai de mon droit, une fois encore, en votre faveur. Mais sachez que je ne puis endormir que des enfants, maintenant.

— Qui sait si cela ne me servira pas ? J’accepte. Écoutez-moi. Une fois que l’on vous aura entendue, à l’assemblée, vous vous retirerez dans… Et la Sorcière continua à donner tout bas ses renseignements. Carabosse approuvait en dodelinant la tête, ses mains jaunes frétillaient d’aise sur sa canne, une quenouille mal déguisée, et tachetée de petits clous pointus.

Puis, toutes deux entrèrent. La Sorcière appela deux de ses chiens-loups et les plaça à la porte, en guise de sentinelles. Ces bêtes étaient bien connues des amis des sorciers et fort redoutées de leurs ennemis.

Ce fut, bientôt, une interminable procession à l’entrée de la grotte. L’heure de l’assemblée sonnait. Les nains