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II

L’ASSEMBLÉE DES FÉES RAGEUSE ET ENVIE



DÈS que les auditeurs furent tous placés par ordre d’ancienneté, la fée Envie ouvrit l’assemblée. En compagnie de la fée Rageuse et de la Sorcière d’Haberville, elle monta sur une petite estrade de briques rouges, et toutes trois s’installèrent sur des fauteuils ornés de nombreux dragons.

À chaque bout de l’estrade, sur des trépieds, deux urnes lançaient, à de courts intervalles, des flammes rougeoyantes. Tout près de la Sorcière d’Haberville, des lutins faisaient le service de pages, apportant, sur son ordre, les objets magiques nécessaires. Tout autour de la salle, construite en amphithéâtre, sur de nombreux chandeliers de fer à dix branches, brûlaient des chandelles de suif. Des nains escaladaient de quart d’heure en quart d’heure ces énormes chandeliers, les mouchaient avec dextérité, puis gratifiaient l’assemblée, avant d’en descendre, de mille grimaces et tours d’acrobatie. On raillait, ou tout haut, ou tout bas, suivant l’humeur des fées Rageuse et Envie, ce qui voulait dire que, le plus souvent, on pouvait à peine se permettre de s’égayer. La fée Carabosse avait refusé