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une révolte au pays des fées

Mais, pour l’instant, mieux valait, rentrer sa colère et conserver son sang-froid.

Elle déplia lentement un parchemin rouge feu, qui répandit aussitôt une forte odeur de soufre. Il était couvert de lignes et de figures noircies.

Elle appela un lutin. « Pose ce plan sur un tableau ». Puis, à un autre lutin. « Toi, ouvre mon réticule que j’ai laissé échapper. Là, là, par terre. Donne-moi le couteau qui s’y trouve. » Ce couteau devint vite, sous son commandement, une longue épée, fort légère, dont elle se servit pour suivre le tracé du plan.

« Écoutez-moi, beaux rieurs ! gronda-t-elle. Ce que nous allons entreprendre est audacieux, doit être exécuté rapidement, et décidera du genre de guerre que nous pourrons livrer. Nos ennemis ont eu l’imprudence de traîner des humains parmi eux, vous l’avez vu tout à l’heure. Nous nous emparerons d’eux. D’abord, ce sera la capture de cet idiot professeur montréalais, puis de ses deux gosses. Bah ! ne soyons pas ambitieux. Le père seul, ou les gosses seuls, nous suffiront. Localisons en premier lieu, la retraite des uns et des autres. À cela, chère Envie, fit-elle, en se tournant, railleuse, vers sa compagne, nous utiliserons les services de nos préférés : espions, devins, serpents ailés et autres… Une fois, quelques-uns de ces terriens en notre pouvoir, nous poserons à notre aise d’onéreuses conditions de rachat. Nous en ferons voir de dures à ces captifs, qui ne sont pas immortels comme nous, qui ne riposteront par aucun enchantement vexant… Holà ! tous, que dites-vous de mes projets ? Les Bonnes Fées avec leur sens de l’honneur seront bientôt forcées, n’est-ce pas,