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le plan de campagne de rageuse

d’en faire à notre goût ? Oseraient-elles renvoyer chez eux, mutilés ou morts, ces humains par trop curieux de nos mœurs et coutumes… Parlez, parlez ?… Envie, tu te ronges les ongles jusqu’au sang. Qu’as-tu ?

— Rageuse, j’approuve ton plan. Je l’approuve. Mais tu n’as pas compris parmi les captifs, à faire au plus tôt, ce petit misérable, le Filleul du roi Grolo, ou sa larmoyante épouse, Aube-la-blonde. Que me font à moi ces terriens ? C’est ma revanche sur le Filleul du Roi Grolo que je désire. Il me la faut. Il me la faut, entends-tu. Je ne marche pas sans cela.

— Fais d’une pierre deux coups, alors, Envie, mais n’entrave pas mon plan avec ta haine. Sache-le bien, la course aux captifs humains, leur détention, ici même ; puis leur rachat, doivent demeurer les buts principaux de notre politique commune.

— Bravo ! Rageuse ! Bravo, bravo » criait, en trépignant, l’entière assemblée. Partout, on se mettait d’accord, chacun se disant que les petites vengeances particulières ne seraient pas interdites.

— Merci, reprit Rageuse, chers complices, merci. Mais gare à vous ! De l’union, jusqu’à la victoire finale ?… Ne craignez rien. La Reine des Fées et le Roi des Génies ne s’attendent pas à nos étranges projets. Qui sait, si nous ne les recevrons pas bientôt ici, pour y signer un humiliant traité ! Oh ! le bon moment ! Une autre recommandation !… Je l’oubliais. Ne pactisez pas avec des enfants munis de pouvoirs enchantés. Méfiez-vous !… Il fait toujours clair dans des âmes jeunes. La méchanceté y glisse souvent, sans y laisser de traces. Les enfants, ça vous sert