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le vœu imprudent de cloclo

— Des conditions ! De vous à moi ! s’exclama la princesse, en se redressant, hautaine et triste.

— Que Votre Altesse me pardonne d’être irrespectueux. C’est bien malgré moi, murmura humblement le gnome. Il s’inclinait, reculait, prêt à prendre congé, après cette offense involontaire.

— Non, commanda la duchesse, ne partez pas. Je désire vous charger, au moins, d’une lettre pour le duc. Veuillez m’attendre un quart d’heure. Tenez-vous avec Cloclo, au fond de la tente.

— Avec plaisir, avec bonheur, Altesse, s’empressa d’acquiescer le gnome. Ah ! je vous en conjure, prenez tout le temps qu’il vous faut, ne suis-je pas le plus dévoué, le plus soumis de vos serviteurs ?

Le gnome se mit au port d’armes sur le seuil de la tente. Louison et Cloclo l’entouraient. Petite Poucette continuait d’observer ce qui se passait avec la plus vive inquiétude. Quel soupir de soulagement elle avait poussé lorsque la fière petite Altesse avait refusé de se soumettre aux conditions du gnome.

La princesse éleva de nouveau la voix. Elle venait de poser sa plume avec impatience.

« Seigneur Gnome, revenez près de moi, s’il vous plaît, dit-elle, un peu fébrile. Je reviens sur ma décision… Allons, répondez clairement à mes questions, et vous me verrez peut-être me soumettre aux obligations qui m’énervaient tout à l’heure… Pourvu que tout cela, pensa-t-elle, ne me fasse pas déroger à ma dignité, complètement, hélas !… Vous le voyez, reprit-elle, je puis sacrifier beaucoup à la douceur d’apercevoir le duc quelques instants.