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LE CONVOI DE MINUIT

rure d’hermine au dedans… Petite Poucette, supplia encore Cloclo, change d’idée, viens avec nous, viens…

— Je ne le puis, Cloclo. Le chef de notre régiment d’enfants-fées, Peter Pan, viendra peut-être demain. Ma présence sera nécessaire. D’ailleurs, pour votre bien-être a vous aussi, il faut…

— Bien, bien, mignonne, interrompit doucement la princesse, fais à ton goût, n’est-ce pas ? Alors, puisque tu nous quittes, veux-tu allumer ce minuscule verre rouge, rempli de cire, et le déposer à la porte en sortant ?

— Avec plaisir, Votre Altesse.

— Viens m’embrasser au moins, méchante Poucette, avant de partir. Comme je t’en veux, va ! Comme je t’en veux, murmurait Cloclo, à l’oreille de sa petite compagne.

Quels soupirs poussa Petite Poucette en s’éloignant de la tente… Elle avisa bientôt un énorme chêne, situé à peu de distance. Elle se dit que l’une quelconque des branches de cet arbre lui servirait de poste d’observation. Car elle voulait être témoin de tout. Du départ de ses amis, à minuit sonnant ; des moyens de transport de ce gnome par trop mystérieux ; de la route, que celui-ci ferait prendre à son convoi ; de tout enfin, qui marquerait de façon spéciale cette secrète et dangereuse excursion.

Elle atteignit, une demi-heure plus tard, son abri, une grosse branche de chêne, à demi-hauteur de la terre. Ses petits pieds n’allaient guère vite, puis, quelle rude montée une fois au pied de l’arbre !… Enfin, toutes difficultés étaient résolues, elle n’avait maintenant qu’à attendre, confortablement nichée dans son coin. Elle se pencha. Il lui