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une révolte au pays des fées

rant, dont l’épée s’attaque avec vigueur à tous les ennemis du bien, du bon, du beau… Vite ! Accrochez-vous à mon cou… Je vais aller réveiller mon couard d’écuyer, Sancho Panga. Il nous accompagnera. Il est là qui rêve aux anges, à deux pas d’ici. Son âne et mon admirable Rossinante, tous deux broutant l’herbe, sont près de lui. Comment, mon bébé, vous ne m’obéissez pas ?… Hum ! je tolère mal l’indiscipline. Qu’y a-t-il ?

— Monseigneur, un instant de conversation confidentielle est indispensable. Je vous en prie ?

— Petite, petite, pourquoi me retenir ainsi ? Ah !… voyez, le convoi a disparu. Où le retrouver maintenant ? J’ai bien envie de me mettre en colère et de vous administrer une petite correction méritée… Qu’avez-vous fait, mademoiselle ? Qu’avez-vous fait ? »

Le pauvre Don Quichotte désemparé, furieux, vexé, marchait à grands pas autour de l’arbre, secouant parfois la petite fille, mais sans lui faire aucun mal.

Petite Poucette laissa passer l’orage. Puis, elle parla et tenta de convertir Don Quichotte à ses idées. Pourquoi lui, le bon messire, le défenseur de tous les opprimés, n’irait-il pas sous la tente du Chevalier du Léopard, d’Ivanhoé, ou encore du bon seigneur Éthelbert de Tannenbourg ? Là, il raconterait ce qu’il avait vu, ce que lui avait ensuite révélé Petite Poucette. Alors avec les avis de ces braves, il conviendrait d’une excursion en forêt, qui assurerait le salut des amis de Petite Poucette.

« Que dites-vous de cela, messire ? Ah ! je vous en conjure, ne dédaignez pas mes humbles avertissements.