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Page:Daveluy - Une Révolte au pays des fées, 1936.djvu/84

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une révolte au pays des fées

chée de mon pauvre personnage. Ce qu’ils doivent assommer proprement, ces géants-là ».

Sancho Pança, à la vue de son maître, quitta ses compagnons et s’approcha l’air un peu penaud.

« Que veut dire tout ce chahut, maraud ? questionna Don Quichotte, avec sévérité.

— Rien de grave, mon maître, ces bûcherons sont des Canadiens mécréants, chose assez rare en leur pays, paraît-il. Ils viennent des bords de la Gatineau, une rivière assez loin d’ici. Ils sont accourus nous rendre visite à bord de la plus singulière embarcation. Cela s’appelle, dès qu’on navigue dans les airs, sur cette sorte de canot faire de la chasse-galerie. Tenez, vous pouvez apercevoir un de ces canots, amarré au-dessus de l’arbre, tout près d’ici. Oh ! Mon maître, ce que c’est original tout cela, vous n’avez pas d’idée.

— Très bien, répondit l’hidalgo, sans sourire de l’enthousiasme naïf de Sancho. Maintenant, fais tes adieux à tes amis d’occasion. Suis-moi à l’autre bout de l’île. Je suis inquiet de Rossilante. Si on allait me l’enlever, grâce à quelque tour démoniaque ?

— Pardon, mon maître, reprit avec embarras Sancho, mais… mais… je voudrais…

— Pourquoi répliques-tu, ainsi, Sancho ? J’aime à être obéi sur l’heure, tu le sais ».

Un bûcheron, de plus de six pieds de taille, une hache à la main, un pistolet à la ceinture vint se placer près de Sancho.

« Seigneur, dit-il, cet homme, que vous appelez votre serviteur, n’ose pas vous apprendre qu’il a accepté de