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une révolte au pays des fées

— Nous y sommes venus pour les combattre, non pour pactiser avec eux. Nous n’y restons pas volontairement, non plus.

— Mon maître, je ne suis pas de force à raisonner avec vous, vous le savez bien. Mais je le répète, je ne vois aucun mal à m’aller promener avec ces gens, quand même ils seraient un peu…, un peu mécréants ! »

À ce moment, les bûcherons mécontents, se rapprochèrent. En silence, ils se saisirent de Sancho Pança, le dépouillèrent de tout objet pieux, puis le ligotèrent. À vrai dire, Sancho fit peu de résistance, même il sembla à Don Quichotte, qui en soupira de vexation, qu’il échangeait un clin d’œil malicieux, avec l’un des bûcherons.

Fort poliment, avant le départ, l’un des assaillants vint saluer le chevalier de la Manche.

« Si vous voulez venir avec nous, seigneur à la lugubre tête, dit-il, il en est temps encore. Vous savez, par exemple, ce que nous exigeons en retour.

— Arrière, perfide, impie, briseurs d’images saintes, misérable séducteur ! tonna Don Quichotte. C’est à moi que vous osez parler ainsi, à moi qui cultive en mon cœur, toutes les fiertés de l’Espagne et de la chevalerie chrétienne. Vous avez berné mon écuyer faible d’esprit et de conscience. C’en est assez, je vous rentrerai mon épée dans la gorge en châtiment de votre crime. En garde ! »

Mais le bûcheron, Sancho Pança, et tous les autres furent en un instant hors de la portée du chevalier. Soulevés de terre, déposés dans le canot flamboyant, ils disparurent dans les airs avec une rapidité vertigineuse. On