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Page:Daviault - Histoires, légendes, destins, 1945.djvu/104

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à la douane, où, entre autres questions, le douanier lui demanda : « Vous connaissez, personnellement, l’auteur de cette pièce ? »

— Shakespeare évoque le nom de Bernard Shaw. (On sait que Shaw ne voit, sérieusement, qu’un dramaturge qui lui puisse être comparé depuis l’antiquité : Shakespeare, comparaison d’ailleurs défavorable à celui-ci.) Or Shaw indiquait, un jour, un jeu de scène à un acteur chargé de créer une de ses pièces :


« En entrant en scène, votre expression doit indiquer au public que vous venez de perdre un ami cher et intime qui vous laisse une grosse fortune. » Ce qui fera dire à sir James Barrie, en une circonstance analogue et pour se moquer : « En entrant en scène, faites comprendre à l’auditoire que vous avez une tante dans le Shropshire ». Et ces mots rappellent l’interrogatoire auquel un directeur de théâtre soumettait un acteur sans engagement : « Avez-vous une belle-mère ? Oui, à Streatham. — Je regrette ! Il me faut, pour le rôle, un acteur dont la belle-mère s’est noyée en pleine mer ».


— Sait-on pourquoi La Dame aux Camélias d’Alexandre Dumas porte le titre de Camille aux États-Unis, alors qu’aucun personnage de la pièce ne s’appelle ainsi ? Eh bien, quand Sarah Bernhardt vint jouer la Dame aux États-Unis, l’imprésario chercha un titre que pourraient, du moins, prononcer les Américains. « Appelons-ça Camille », dit-il. Comme on lui faisait observer que, si ce nom rappelait vaguement le son de Camélias, il n’avait