Page:Daviault - Histoires, légendes, destins, 1945.djvu/152

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tance favorable se présentait : le président du Mexique, M. Carranza, avait à se plaindre du président Wilson qui battait partout sa politique en brèche. Excellente occasion de se venger et, en même temps de se consolider. En outre, l’Arizona, arraché autrefois au Mexique par la force des armes, aspirait à se détacher des États-Unis. Enfin, l’Allemagne offrait un intéressant concours financier et des armements importants. Le Mexique devait recevoir aussi, outre l’Arizona, le Texas et le Nouveau-Mexique, anciens territoires mexicains aussi. Le Mexique, de son côté, s’efforcerait d’entraîner le Japon dans l’alliance contre les États-Unis. Comme on le voit, le coup était bien monté. Il échoua à cause d’une indiscrétion.

Berlin ne possédait pas de câble direct pour communiquer avec son représentant au Mexique. Le message avait été expédié au comte von Bernstorff, ambassadeur d’Allemagne à Washington, avec l’ordre de le transmettre à son collègue de Mexico.

Page câbla immédiatement la traduction anglaise du message, faisant suivre le texte chiffré par la valise diplomatique. Balfour avait pu renseigner l’ambassadeur américain, parce que, depuis peu, les Anglais, dont l’Intelligence Service constitue le service d’espionnage le mieux organisé du monde, possédaient le code secret de l’Allemagne. Mais, comme ils ne voulaient pas, en révélant ce fait aux Allemands, amener ceux-ci à changer de chiffre, ils exigèrent des États-Unis qu’ils n’indiquent pas comment ils avaient connu le message. Le président Wilson donna sa parole et la respecta, mais il eut