Page:Daviault - Histoires, légendes, destins, 1945.djvu/153

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à en souffrir parce que certains doutaient de l’authenticité du document.

Il avait fallu plusieurs semaines au service secret de l’Angleterre pour déchiffrer le message. Au lieu de l’envoyer en un seul morceau, les Allemands l’avaient déchiqueté pour en faire un véritable casse-tête chinois. Les opérateurs de T.S.F. de l’amirauté britannique avaient intercepté tous les fragments. Mais l’Intelligence Service avait aussi un autre texte à sa disposition. En effet, vu l’importance de l’affaire, Zimmermann, ministre allemand des affaires étrangères, avait envoyé une confirmation du premier message par l’intermédiaire de son ministre à Stockholm et cette dernière dépêche était parvenue à Mexico par le circuit Stockholm-Buenos Ayres-Washington.

Enfin, ce qui confond l’imagination, c’est que Berlin fit passer une troisième version du message par le propre ministère des affaires étrangères des États-Unis ! En effet, Zimmermann demanda à l’ambassadeur des États-Unis à Berlin de câbler à son département des instructions destinées à l’ambassadeur allemand à Washington. Cela s’était déjà fait d’ailleurs. Les Allemands n’hésitèrent pas, cette fois, à recourir à ce moyen, pour une dépêche qui prévoyait l’invasion des États-Unis, tant ils avaient confiance dans leur chiffre.

Quand Page télégraphia ce texte au président Wilson, ce fut une bombe, comme bien on pense. Wilson passa quelques jours à s’assurer de l’authenticité du document. Puis on apprit de Berlin que, pressé de questions, M. Zimmermann avait avoué sa paternité du fameux document. Les États-