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Les procès funambulesques de Salvator l’alchimiste


On sait que les écrivains, même les plus célèbres, empruntent des sujets à leurs devanciers, quand ils ne les prennent pas tout préparés dans la vie. Valdombre publie justement une étude fouillée sur ce sujet.

Ni dans un cas ni dans l’autre, on ne doit chercher noise aux emprunteurs. L’homme étant au fond identique à lui-même sous toutes les latitudes ou à toutes les époques ; la nature, d’autre part, étant économe de ses moyens d’action et aimant à se répéter, le nombre des situations ou dramatiques ou comiques reste forcément restreint et l’on ne saurait guère en inventer de toutes neuves sans tomber dans le fantasmagorique. Les mêmes sujets se répondent, comme des échos, d’œuvre en œuvre. Du reste, le sujet importe peu ; c’est dans la façon de le traiter que l’auteur peut déployer son talent, son originalité.

Cette introduction prépare, vous vous en doutez, le récit d’un de ces emprunts, qui sont des plagiats de la vie.

Les gens d’un certain âge, — les plus de 30 ou 40 ans, — connaissent la comédie de Georges Courteline, Un client sérieux, et se sont toujours dit, sans doute, qu’une intrigue si loufoque ne peut naître que dans l’imagination d’un dramaturge fantaisiste.