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Page:Daviault - Histoires, légendes, destins, 1945.djvu/192

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comme un second père que comme un grand frère. La bonne vie va recommencer, quand le malheur frappe de nouveau : la mère de Marie meurt. M. de Coëhorn ne tarde pas à se remarier. Antonine, la sœur aînée de Marie, est mise en pension par les soins de Mademoiselle, sœur du roi Louis-Philippe. Marie va d’une tante à l’autre, du foyer des Martens à celui des Garat, ou de la famille Montbreton à celle des Nicolaï. Les orphelines ont une fortune considérable encore ; les tantes songent à marier Marie, dont le caractère les inquiète.

Marie est romantique, portée à déformer la réalité. Au physique, elle est belle, mince ; la figure mangée par de beaux yeux noirs et pathétiques ; sa voix a un son qui remue le cœur.

Son goût des inventions névrosées finit par trouver un splendide aliment. Il faut raconter cette histoire ici, parce qu’elle figurera dans le drame final.

Marie se promenait souvent aux Champs-Élysées avec sa cousine de Nicolaï. Elles y rêvaient toutes deux, sous la surveillance d’une duègne. Mais la duègne ne pouvait empêcher ses protégées de remarquer un « beau ténébreux » qui les suivait dans leur promenade. Marie Cappelle apprend qu’il s’agit d’un nommé Félix Clavé, fils d’un professeur. Mlle de Nicolaï ne peut songer à devenir Mme Clavé, mais ne lui plairait-il pas d’être aimée en secret ? Marie Cappelle voit l’occasion d’une intrigue. Elle écrit à Félix, lui donne des rendez-vous et finit par le présenter à Mlle de Nicolaï. Cette dernière s’effraye et écrit ses adieux à Félix. Marie Cappelle renoue elle-même les fils de