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Trois ans plus tard, le monde attendait avec impatience les nouvelles venues d’un certain coin d’Égypte, où l’on prétendait avoir trouvé la tombe du roi Toutankhamon. L’événement était si considérable que le London Times avait constitué un syndicat qui, moyennant la jolie somme de $100,000, s’était assuré l’exclusivité des nouvelles officielles.

Or, un jour, on sut que les excavations allaient aboutir bientôt à la découverte la plus importante, celle du sarcophage même. Le représentant du Times attendait, confortablement installé dans une tente, sûr que le directeur de la mission le préviendrait le premier, et lui seul. Il y avait là de nombreux correspondants qui devaient se contenter de décrire l’atmosphère, de recueillir des nouvelles secondaires ou des rumeurs sans fondement.

Williams, de l’Associated Press, avait imaginé de se tenir dans la tente qui servait de quartier général à la mission, tout près des réservoirs d’eau potable où les travailleurs, suffoquant par une chaleur torride, allaient se désaltérer. À un certain moment, survint un des dirigeants des travaux, l’air tout mystérieux et exalté. Williams lui présenta un verre d’eau, en lui disant d’un ton détaché : « Ainsi, l’on a trouvé deux sarcophages ? » L’autre se récria : « Mais, non, un seul ! » — « Celui de Toutankhamon ? » précisa Williams. — « Certainement, dit le fonctionnaire, et aucun autre. » Le journaliste n’en demandait pas davantage : son truc avait réussi. Il put annoncer la découverte avant son collègue du Times.

Les grands reporters, les journaux et les agences de presse rendent souvent de grands services, même d’ordre national.