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On sait que l’entrée des États-Unis dans la Grande Guerre a été précipitée par la fameuse dépêche Zimmermann. Zimmermann, chancelier de l’empire allemand, avait câblé des instructions à son ambassadeur de Mexico, lui enjoignant de promettre mer et monde au Mexique s’il déclarait la guerre aux États-Unis, ajoutant que le Japon se chargerait de son côté de faire des ennuis à l’Oncle Sam. L’Intelligence Service anglais, en possession depuis peu des codes allemands les plus secrets, avait intercepté ce message, l’avait déchiffré et communiqué aux États-Unis. Les corroborations ne manquaient pas, de sorte qu’il ne restait plus à la grande république qu’à entrer dans le conflit.

Afin de saisir fortement l’opinion publique de cette nécessité avant toute démarche décisive, le secrétaire d’État Lansing remit en secret à l’Associated Press, une copie de la dépêche, avec l’entente qu’il se verrait probablement obligé de désavouer son geste. Le correspondant consentit à publier le texte explosif à condition que Lansing consentît à répondre à trois questions, au cours de la réunion des journalistes que Lansing convoquerait après la publication et le désaveu. Ce qui fut fait. Devant les journalistes réunis, le secrétaire d’État répéta, ce qu’il avait fait par écrit, que l’Associated Press n’avait pas obtenu le texte par les voies officielles. Et le dialogue s’engagea : « Saviez-vous, monsieur le secrétaire d’État, que l’Associated Press possédait ce texte ? — Oui. — En avez-vous nié l’authenticité ? — Non. — Êtes-vous intervenu pour empêcher la publication ? — Non ».

Le correspondant Cooper causait un jour avec le président Coolidge et lui faisait part que la rumeur