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l’aventure se termina par la construction d’un fort à la frontière. Malgré l’opinion de certains historiens, je vois au voyage de Juchereau des motifs inavoués.

Donc, en 1712 affirme Pénicaut, en 1714 déclare Pierre-Georges Roy, M. Juchereau de Saint-Denis partait de l’île Dauphine pour se diriger vers le village des Natchitoches, sauvages avec lesquels il avait fait alliance en 1701. C’était à la Rivière-Rouge. Saint-Denis y bâtit deux maisons et distribua des instruments de culture. Puis, y laissant 12 des 22 Français qu’il avait amenés, il s’adjoignit trente Indiens et partit pour le Mexique. Au bout de 150 lieues, il toucha le territoire espagnol au Presidio del Porto. Le gouverneur en était don Pedro de Vilesca. (Nous lui garderons ce nom, malgré M. Roy, parce que Pénicaut qui vécut par là pendant un an donne ce nom ; il devait le savoir !) Don Pedro en référa au gouverneur de la province qui envoya 25 soldats chercher M. de Saint-Denis, lui enjoignant de venir, avec son seul valet de chambre et, donc, d’abandonner son escorte. Les choses se corsaient dès le début. Le gouverneur garda notre homme chez lui pendant des mois et, finalement, l’expédia à Mexico chez le vice-roi, duc de Linarès. Celui-ci, sans plus tarder, fit jeter Juchereau de Saint-Denis en prison. Mais des gens qui avaient connu d’Iberville s’entremirent en faveur de son oncle. Le vice-roi, apprenant au surplus que Saint-Denis s’était fiancé en passant à la fille de Pedro de Vilesca, lui offrit d’entrer au service du roi d’Espagne ; Saint-Denis déclina avec beaucoup de grâce.

Immédiatement, et voilà encore un des coups de