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élevée en France, du nom d’Ella Lynch, qui ne le quitta plus.

Dès cette époque, Francisco Lopez formulait sa politique. À peine au pouvoir, il attaquerait les voisins qui ne lui seraient pas favorables, afin d’imposer à tous l’idée d’une confédération de La Plata, opposée à l’empire du Brésil où régnait la famille de Bragance. Le Paraguay deviendrait la Prusse de l’Amérique du Sud et Francisco, le plus grand empereur américain. Le curieux c’est qu’il fut tout près de réussir, malgré la coalition du Brésil, de l’Argentine et de l’Uruguay. Or la population du Paraguay dépassait à peine le million. C’est précisément le nombre (un million) d’hommes que Francisco fit perdre à ses ennemis au cours d’une terrible guerre de cinq années (1865-1870) qui a de curieuses analogies avec la guerre de 1914 à 1918. Seule, la trahison, d’ailleurs, vint à bout de cet homme terrible.

Ce ne fut pas Lopez qui attaqua, mais plutôt le Brésil et l’Argentine, entraînant l’Uruguay à leur suite.

Les troupes paraguayennes remportèrent de brillantes victoires dès le début des hostilités. Tout de suite, on constata la supériorité de cette armée organisée par un militaire de grande classe.

Une trahison et une lâcheté amenèrent bientôt la ruine de la flotte de guerre achetée en Europe par Lopez. Mme Lynch créa alors un excellent service d’espionnage qui découvrit des intelligences avec l’ennemi même dans la famille de Lopez et convainquit de trahison le général Robles, chef de l’état-major général. Ella Lynch, promue colonel,