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LA GRANDE AVENTURE DE LE MOYNE

chevaux n’auroient pu se tirer. Cette marche dura plus d’une lieue et demie, et fîmes un second camp à un endroit que l’on appelle le Posteau ».

La bonne étoile d’Iberville veut que ses conserves apparaissent à ce moment à l’embouchure de la rivière Sainte-Thérèse. Ces navires ont été retardés par le Palmier qui, dans la rivière Danoise, a perdu son gouvernail et a dû parcourir 40 lieues avec des avirons et les boute-hors. Tout le monde campe à portée des canons du fort, dans un taillis qu’on nomme Camp de Bourbon. Les escarmouches commencent. « Il se fit de part et d’autre un grand feu. Les fauconneaux et les canons à mitraille eurent de quoi s’exercer ». Iberville et La Potherie pensent être tués par des artilleurs fort habiles. Le commandant envoie de Martigny réclamer deux Iroquois et deux Français prisonniers. L’ennemi refuse. Abattue d’abord par la déconfiture des vaisseaux anglais, la garnison se renforce des marins échappés à l’Hudson’s Bay, sombré comme le Pélican et que les Français n’ont pu garder. Leur commandant, le capitaine Smithsend, « avoit assez d’autorité pour pouvoir donner à la garnison telles impressions qu’il vouloit ». Il croit M. d’Iberville mort dans le combat naval, ce qui lui met du cœur au ventre. « Il s’imaginoit que nous ne tentions ce fort que comme des gens désespérés. Il est vrai