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LA GRANDE AVENTURE DE LE MOYNE

dernière fois qu’il le feroit. La résolution étant prise de leur donner un assaut général, et quand il voudroit pour lors faire des propositions, on ne les recevroit pas… Le désespoir où nous eussions été de vivre comme des bêtes dans les bois, nous eût obligés de pousser les choses à l’extrémité. Nous avions résolu de le forcer la nuit. Nous eussions pour cet effet environné le fort, et à force de haches d’armes nous eussions sapé leurs palisades et leurs bastions et ils pouvoient s’attendre que, les forçant l’épée à la main, il n’y auroit point eu de salut pour eux ». Le gouverneur envoie le pasteur Morisson en parlementaire. La Potherie veut servir d’interprète, « mais je vis bien que je perdois mon latin avec ce ministre qui à peine pouvoit décliner Musa ». Ils finissent par se comprendre, et après d’assez longues palabres, Bailey, homme de cœur, obtient de bonnes conditions. D’Iberville entre dans le fort.

Pressé de courir à d’autres aventures, il appareille le 24 septembre pour rentrer en France, embarquant dans le Profond l’équipage du défunt Pélican, une partie de celui de l’Hudson’s Bay et de la garnison.

Il n’était pas au bout de ses déboires. Allant à l’aventure dans la tempête par une nuit pour ainsi dire continuelle, ne sachant même s’il n’est pas repoussé vers le pôle, il débouche dans le détroit.