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LA GRANDE AVENTURE DE LE MOYNE D’IBERVILLE

tain, au cœur de l’hiver. Mais, en même temps, comme il les dépasse tous ! Il a de très grandes idées ; il prépare des plans merveilleux, qu’il réalise sans faute. Avec lui, on va toujours à la victoire. Comme on lui obéit ! Comme on est fasciné par ce regard énergique, éclairant ce beau visage martial, intelligent !

Le délire s’empare de Pierre Le Moyne. Il oublie le présent, pour revivre dans le passé. Des souvenirs de batailles passent dans son esprit. Mais, parmi ces visions guerrières, une figure attendrie se glisse : Geneviève… Geneviève ! vous seule l’avez connu tendre, aimant, passionné. Que n’êtes-vous là à l’heure suprême ?

Et puis, la Mort, qui montre son visage hideux… Le 9 juillet 1706, en rade de la Havane, sur le Juste, entouré de sa flotte grandiose, toute prête aux victoires conçues par son génie, Pierre d’Iberville mourut…

Sans leur chef, les troupes manquèrent le débarquement à la Caroline, perdirent 300 hommes et un navire. Les colonies anglaises étaient sauvées ; la Nouvelle-France, perdue. Personne ne devait plus se présenter pour reprendre le flambeau. Encore un demi-siècle et tout serait consommé. La mort d’Iberville sonnait le glas de la puissance française en Amérique.