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LA GRANDE AVENTURE DE LE MOYNE D’IBERVILLE

plusieurs pour les plascer chez les Sovage… Il est apsoluman necessere que le Roy envoye a la mobille cest année un batiman de 70 thonnos en viront… » Aussi s’efforce-t-il de dicter ses dépêches, au lieu de les écrire de sa main. Ou bien, il a recours à un copiste. Mais, s’il manque d’orthographe, il a du style, par la vigueur de la pensée, la fermeté de sa phrase.

Enfant, il jouait sur les bords du Saint-Laurent, avec les gais lurons Gabriel de La Forest, Jacques de Montigny, Paul et Nicholas d’Ailleboust de Mantet, le cousin Jacques Le Ber, ce Zacharie Robutel de la Noue futur beau-frère des Le Moyne, qui est de l’expédition à la baie James. Les amis allaient à la pêche et à la chasse sur les deux rives du fleuve : le père Le Moyne avait une seigneurie en face de Montréal ; ou bien aux lacs Saint-Louis et des Deux-Montagnes, aux environs de Lachine, au Sault-au-Récollet.

L’eau attirait l’adolescent. Dès quatorze ans, il obtint de faire des voyages sur un bateau de son père en bas du fleuve, jusqu’à l’île Percée. Bien vite, il apprenait les secrets du métier et devenait garde de la marine.

La mer était son élément. Mais, dans ses voyages, il ne s’attardait pas au pittoresque. Observateur, réfléchi, il devenait le meilleur manœu-