nom d’Aramis, une célébrité posthume auprès de laquelle pâlit celle des ancêtres de sa femme. Le héros de notre biographie était donc l’arrière-cousin de l’un des Trois Mousquetaires.
De Jacques 1er de Béarn-Bonasse naquirent trois enfants, dont Isabeau qui devait être la mère de notre Saint-Castin 2.
Saint-Castin au Canada. — Si l’hérédité n’est pas un vain mot, Jean-Vincent d’Abbadie apportait en naissant les dispositions voulues pour se montrer à la hauteur des aventures qui se présenteraient sur son chemin. Il descendait d’une lignée de guerriers, de routiers, de casse-cou. Il naissait, de plus, dans le sauvage pays de Béarn, parmi les gaves, les montagnes et les vallées arides.
Il entrait dans l’armée à un âge plus que tendre. Cadet de famille, il avait intérêt à se caser de bonne heure. Peut-être exagérait-il. Dès 1665, ou même avant, il était enseigne au régiment de Carignan-Salières (compagnie de Chambly), avec lequel il vint cette année-là en Nouvelle-France. Jean-Vincent n’avait que treize ans !
Une telle précocité était exceptionnelle, mais non pas unique. On pourrait citer, à la même époque, de nombreux exemples d’officiers à peine sortis de nourrice. Dans une lettre du 14 mai 1688, le ministre se plaignait à Denonville que, parmi les jeunes gens envoyés au Canada pour servir dans les Gardes de la marine, il y en avait un de treize ans. Ils devaient, au contraire, avoir au moins 18 ans et être incontestablement nobles.
Telle est la première mention de Jean-Vincent dans les documents officiels. On ne sait rien de ses années antérieures.
Aussi bien ignore-t-on ce qu’il fit au Canada. Sans doute acquit-il cette connaissance des sauvages et de la vie dans les bois qui devait tellement lui servir plus tard.
Il n’y a rien à relever jusque-là. L’histoire de Saint-Castin débute vraiment à son arrivée en Acadie3.