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Page:Daviault - Le Baron de Saint-Castin, chef abénaquis, 1939.djvu/175

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BERNARD-ANSELME DE SAINT-CASTIN
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Ensuite, affirmait-il, une enquête instruite en Acadie l’avait convaincu de l’illégitimité de Bernard-Anselme. Cet argument ne tenait guère devant le témoignage des Acadiens, le Béarnais y opposant uniquement les racontars d’un ancien valet de Saint-Castin.

Labaig s’engageait dans des arguties, prétendant que l’évêque de Québec avait outrepassé ses pouvoirs en autorisant le mariage religieux de Jean-Vincent 19.

Pontchartrain pria l’évêque de Québec, prisonnier en Angleterre, et l’abbé Gaulin de confirmer leurs premiers certificats. Le 18 septembre 1709, le ministre accusait réception des éclaircissements envoyés par l’évêque, rentré d’Angleterre. Le même jour, Pontchartrain exprimait à M. de Saint-Macary l’avis que les difficultés soulevées par le juge Labaig tombaient par le fait même. Enfin, le 4 décembre, il apportait une fin de non recevoir à la demande d’intervention formulée par l’administrateur de la succession, attendu que le bien-fondé de la cause ne faisait plus de doute.

Resté en Acadie pendant tout ce temps, Bernard-Anselme avait envoyé une procuration au beau-frère de Subercase, Jacques de Sarraute-Marjolet.

Sarraute fit apparemment rendre gorge à Labaig, puisque, arrivant en France à la fin de 1711, Bernard-Anselme lui demanda des comptes. Le nouveau régisseur de ses biens n’était pas plus scrupuleux que le premier, car il refusa de s’exécuter. Menacé d’un procès, il invoqua la question du domicile.

Le ministre, qui demandait à Saint-Castin de rentrer en Acadie, pria, le 4 avril 1715, l’intendant de Pau, M. de Harlay de Cély, d’intervenir :

« Le sieur Baron de St-Castin, officier dans les troupes de Canada qui a passé l’année dernière en France par permission de Sa Majesté pour y vaquer à ses affaires, m’écrit que le sieur de Sarraute Mariolet qui a régy ses affaires depuis quelques années en vertu de sa procuration, a des comptes à lui rendre de la gestion de son bien qu’il élude autant qu’il peut de terminer, se prévalant de ce qu’il est du ressort du Parlement de Guienne ou le sieur de St-Castin n’a pas le temps de le poursuivre par ce qu’il faut qu’il reparte dans le mois de May ou au commencement de Juin pour le Canada, ce qu’il seroit hors d’état de faire s’il estoit obligé d’aller plaider à Bordeaux. Comme il est, cependant, très important au service de Sa Majesté que le sieur de St-Castin repasse cette année en Canada, je vous prie de vouloir bien luy accorder votre protection et vos bons offices (…) Je vous seray obligé en mon particulier des plaisirs que vous ferés au sieur de St-Castin. »