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LE BARON DE SAINT-CASTIN

Les sauvages se retirèrent de Dover, après avoir tué 23 personnes, en avoir capturé 29 et incendié plusieurs maisons, entre autres les garrison-houses.

Le jour même arrivait à Dover une lettre, retardée en route, qui avertissait Waldron du complot.

Des troupes, parties de Boston sous les ordres du capitaine Noyes, poursuivirent activement les Indiens. Ils s’étaient égaillés dans les bois, d’où ils fondaient tout à coup sur les fermes, sur les groupes isolés. Plusieurs personnes perdirent ainsi la vie sur la rivière Merrimack. Quatre jeunes gens de Saco eurent le même sort.


— VIII —


À Pemquid. — Le 2 août 1689, un nommé Starky se promenant dans les champs aux environs de Pemquid tombait aux mains des Indiens. Mort de peur, il apprit aux ennemis que la garnison était affaiblie et privée d’un de ses meilleurs officiers, le capitaine Giles, parti pour sa ferme, sur la rivière Kennébec, avec quatorze hommes.

Les sauvages dépêchèrent un courrier à Pentagoët, puis allèrent tuer Giles et ses compagnons. Cent guerriers de Saint-Castin débarquaient bientôt de leurs canots à deux lieues de Pemquid. Ils avaient appris de trois Anglais capturés en route qu’une centaine d’hommes se trouvaient dans le fort ou le village.

Réunis, les deux partis fondirent sur l’habitation. « Ils donnèrent de furie sur les maisons, brisèrent les portes, firent main basse sur tout ce qui se mit en devoir de résister et lièrent tous ceux qui rendirent les armes ».

Le capitaine Weems, commandant du fort, fit entrer le canon en danse. Les Abénaquis, en possession de « dix ou douze maisons de pierre, bien bâties et qui formaient une rue tirée de la Place du village jusqu’au fort, se retranchèrent à l’entrée de la cave dans la maison la plus voisine du Fort », ou derrière des rochers, au bord de la mer. Ils entretinrent un feu de mousqueterie si nourri, de midi jusqu’au soir, le 14, que personne ne se risqua à découvert.

« La nuit venue, les assaillants sommèrent la place. Un Anglois ayant répondu en se mocquant qu’il étoit fatigué et qu’il alloit dormir, on commença, comme de concert, de tirer de part et d’autre ». Les sauvages investirent le fort à la faveur des ténèbres et le lendemain, « à