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carrière politique de M. Cartier, savoir : le progrès du pays par les chemins de fer et l’établissement, dans cette partie de l’Amérique, d’un vaste empire fondé sur les institutions britanniques et destiné à faire contrepoids à la république américaine.

La Confédération est certainement une grande idée politique et la majorité du pays a pensé, avec M. Cartier, que ce régime politique était, en 1864, le seul moyen de sortir des embarras de l’Union.

Mais plusieurs personnes se sont demandées si dans toutes ces grandes entreprises politiques, dans les dernières années surtout, M. Cartier tenait assez compte du point de vue bas-canadien, s’il considérait avant tout le côté national. Ils croient qu’il a trop subordonné l’intérêt national à l’intérêt britannique qu’il poursuivait, et que s’il eût employé à développer les ressources du Bas-Canada, à réformer son éducation et son organisation sociale l’énergie et le talent qu’il a déployés dans cette politique d’agrandissement, notre influence nationale serait aujourd’hui plus considérable, et l’émigration aurait fait moins de ravages parmi nous.

On lui a aussi reproché sévèrement d’avoir manqué d’énergie sur la question des écoles du Nouveau-Brunswick, d’avoir négligé de faire consacrer, au début de la Confédération, l’un des principes les plus chers aux catholiques et les plus essentiels à la conservation de la société. On dit que la Confédération étant son