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ordinaire. Il semble qu’il meurt plus qu’un homme en eux, que la vie y avait des racines plus profondes que chez les autres mortels.

Aussi, la nouvelle que Sir George-Étienne Cartier était mort a produit comme un choc électrique d’un bout du pays à l’autre, une de ces sensations qui laissent un peuple tout entier sous l’impression d’un sentiment vague mais pénible, comme s’il avait perdu une partie essentielle de son être.

En face de cette tombe entr’ouverte, tous les partis, oubliant leurs passions ou leurs opinions, ont élevé la voix pour proclamer que le Bas-Canada venait de perdre l’une de ses illustrations les plus remarquables. Nous venons comme tout le monde apporter une pierre au monument que l’opinion publique élève en ce moment en l’honneur de cet illustre homme d’État.

Le nom de Sir George évoque le premier et le plus grand souvenir de notre histoire, la découverte même du Canada. En remontant la chaîne de ses ancêtres, on arrive au frère même du célèbre navigateur de St. Malo, Jacques Cartier. Aucune famille ne possède donc une origine plus profondément enracinée dans le sol canadien, plus intimement liée à l’histoire de ce pays.

Il est né à St. Antoine, le 6 septembre, mil huit cent quatorze, de Jacques Cartier et de Marguerite Paradis. Son grand-père avait représenté le comté de Verchères dans l’ancienne Chambre d’Assemblée et