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Page:David - Esquisse biographique de Sir George-Étienne Cartier, 1873.djvu/5

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avait acquis dans le commerce de grains une fortune considérable, mais son père dévora cette fortune, en peu de temps, dans la société joyeuse et dissipée qui demeurait alors sur la rivière Chambly.

Rien de particulier ne signale l’enfance de Sir George, si ce n’est qu’il n’y avait pas dix lieues à la ronde d’enfant plus vif et plus tapageur. Personne n’aimait plus à rire et à crier, et n’avait plus forte voix ; il faut avouer que sous ce rapport il ne changea pas.

Ayant vite appris ce qu’on pouvait apprendre à la petite école de St. Antoine, il fut envoyé au Séminaire de St. Sulpice où il commença à manifester quelques-unes des qualités qui devaient lui assurer un avenir si brillant.

Il n’eut pas de peine à faire le choix d’une carrière ; il était né avocat ; tout le monde le disait et il le savait bien lui-même ; il avait la bosse de la chicane fortement développée.

Il étudia sous l’un des avocats les plus éloquents de l’époque, M. Édouard Rodier ; mais la cléricature ne fut pas pour lui une époque de récréations et d’amusements, il commença immédiatement cette vie de travail et d’activité qu’il a poursuivie jusqu’au dernier moment.

On était alors aux plus mauvais jours de notre histoire, à cette époque malheureuse où les insolences d’une oligarchie fanatique poussaient le peuple à la