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LAURIER ET SON TEMPS

inexploitées, c’est qu’elles sont inaccessibles au mineur chargé de ses outils et de ses provisions ; mais, du moment que nous pourrons y avoir accès, ces mines prendront une grande valeur et se transformeront en un nouveau Klondike. Il est prouvé que la région entre Winnipeg et Québec est une zone d’argile fertile, riche en bonnes terres, en bois, en forces hydrauliques et qui offre toutes les ressources d’un beau pays agricole et industriel. Il y a quelques semaines à peine, un journal qui fait autorité en matière de commerce de bois, le « Lumberman », de Chicago, affirmait que cette région-là est destinée à fournir au monde entier de quoi alimenter l’industrie de la pâte de bois et du papier.

« En présence de ces faits, quelle est la conclusion qui s’impose ? C’est que, évidemment, il faut pourvoir sans retard à l’établissement d’un chemin de fer qui pénètre dans ces riches et fertiles territoires.

« Il est inutile d’appuyer davantage sur des faits connus de tout le monde. Nos fertiles prairies sont en pleine voie de colonisation, et les nouveaux établissements marchent à grandes enjambées dans la voie du progrès. Des milliers d’immigrants, que dis-je ! des centaines de mille les envahissent d’année en année. Pendant deux ou trois générations et, peut-être plus, ces nouveaux colons se livreront à la production des céréales, et probablement, à l’exclusion de toute autre culture. Ils auront besoin de tout ce qui est en usage chez les hommes civilisés. Il leur faudra des vêtements, des meubles et des articles fabriqués de tout genre. Alors, que faut-il faire, M. l’Orateur ? Permettrons-nous à nos voisins, les Américains, de subvenir aux besoins de ces colons, ou bien construirons-nous un chemin de fer qui mette nos fabricants d’Ontario et de Québec en mesure de répondre aux demandes de ces populations ? Parmi ces besoins il en est un qui prime tous les autres, c’est celui du bois de construction. Il faut, à ces po-