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LAURIER ET SON TEMPS

rappellerai à la Chambre l’affidavit de Riel déclarant qu’il avait besoin de plusieurs témoins, entre autres de Gabriel Dumont, de Michel Dumas et d’autres. J’admets qu’il était assez difficile d’assigner Gabriel Dumont et Michel Dumas, tous deux contumaces ; mais il faut se rappeler qu’il proposait une alternative tout à fait praticable, et qu’on a rejeté sa demande. Voici ce qu’il demandait sous serment :

«  Qu’à moins que le gouvernement du pays, ou cette honorable cour, ne me fournisse les moyens d’amener ces témoins devant cette cour, il est essentiel à ma défense que les divers papiers, écrits et documents qui m’ont été enlevés, quand je me suis rendu au général Middleton, et qui m’ont été pris par lui et ses officiers dans ma maison plus tard, soient placés entre les mains de mes avocats, pour qu’ils les examinent et les étudient avant que je subisse mon procès. »

« Monsieur, vous voyez de quelle manière on a traité l’accusé en cette occasion. Il demandait de deux choses l’une. Il disait : Ou fournissez-moi certains témoins, Gabriel Dumont et Michel Dumas et autres ; ou bien, si vous ne pouvez ou ne voulez pas acquiescer à cette demande, rendez à mes avocats les papiers qui m’ont été enlevés à Batoche. Y eut-il jamais requête plus raisonnable ou plus modérée présentée devant une cour de justice ? Cet homme disait simplement : je n’insisterais pas absolument pour avoir ces témoins essentiels à ma cause, si vous ne pouvez les amener ici, mais au moins il y a une chose que vous pouvez faire pour moi : c’est de me donner communication des papiers qui m’ont été enlevés à Batoche. Pourquoi ces papiers n’ont-ils pas été produits ? Raison d’État !… Allons donc ! ces papiers ont été demandés pendant la présente session, et le gouvernement a spontanément consenti à leur production sans faire la moindre objection. Où pouvait donc être, alors, cette raison d’État ? Il est vrai que ces papiers n’ont