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les patriotes

siasme en faisant entendre après chaque proposition de patriotiques fanfares.

Les Fils de la liberté ne voulurent pas se séparer sans aller offrir leurs hommages à l’honorable Louis-Joseph Papineau et à l’honorable D.-B. Viger. Ils allèrent, musique en tête, sous les fenêtres des deux patriotes, qui les félicitèrent chaleureusement d’avoir si patriotiquement répondu à l’appel de leurs chefs.

« En avant » fut la devise choisie par les Fils de la liberté. C’était une organisation moitié civile moitié militaire, composée de deux branches qui devaient travailler, l’une par les discours et les écrits, et l’autre par la force des armes, si c’était nécessaire, au progrès et au triomphe de la cause populaire, préparer le peuple à la conquête de son indépendance.

M. André Ouimet fut nommé président de la division civile, avec MM. Jean-Louis Beaudry et Joseph Martel, comme vice-présidents. M. T.-S. Brown fut fait général de la division militaire ; le général avait sous ses ordres six officiers ou chefs de sections représentant chacun une division militaire de la ville. Les chefs de sections étaient MM. Chamilly de Lorimier, avocat, George de Boucherville, avocat, le docteur H. Gauvin, Rodolphe Desrivières, et François Tavernier.

Plusieurs des membres les plus ardents de l’association des Fils de la liberté sont aujourd’hui des citoyens paisibles qu’on ne soupçonnerait pas d’avoir été aussi terribles dans leur jeunesse ; plusieurs même sont devenus les colonnes du trône, les sujets les plus fidèles de Sa Majesté.

Dans les premiers jours d’octobre, le comité des Fils de la liberté lança un manifeste ou une adresse au peuple pour faire connaître leurs vues et leurs sentiments. Ce manifeste, au style diffus et aux théories scabreuses, renfermait beaucoup d’idées justes, de nobles sentiments. Il proclamait qu’il fallait attribuer à l’état