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les patriotes

destinée. Après avoir tenté la fortune en divers endroits, il retourna dans sa chère paroisse de Saint-Denis où il mourut en 1868, à l’âge de 75 ans.


siméon marchesseault


Siméon Marchesseault était, en 1837, huissier de la cour supérieure pour le district de Montréal, et demeurait à Saint-Charles. C’était un homme de bonne figure et de bonne mine, intelligent, actif, chaud patriote. Ayant passé quelques années au collège de Montréal, et enseigné à Saint-Charles, il avait une assez bonne éducation qui lui donnait de l’empire sur le peuple. Il en profitait pour prêcher partout la cause populaire et surexciter les esprits contre le gouvernement et la bureaucratie. Présent à toutes les assemblées qui précédèrent l’insurrection, toujours prêt à appuyer les propositions les plus énergiques, partisan enthousiaste de Papineau et de Nelson, il brillait au premier rang parmi les patriotes du comté de Chambly.

Il ne se contenta pas, comme quelques uns, de pousser le peuple à la révolte par des paroles enflammées ; il fut l’un des premiers à prendre le fusil et à organiser le camp de Saint-Charles.

Il se distingua par son dévouement et son activité dans les jours qui précédèrent la bataille, et, lorsque le canon commença à gronder, il donna l’exemple du sang froid et de la bravoure à ceux qui l’entouraient.

C’est lui qui prit le commandement des patriotes renfermés dans le camp, après le départ du général Brown pour Saint-Denis.

Ils étaient là, une centaine de braves, derrière des remparts formés de troncs d’arbres, se battant en désespérés contre des troupes aguerries et trois fois plus nombreuses. Bientôt le camp fut entouré, les boulets brisèrent les remparts, et le massacre commença.