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avant-propos

Chambre des communes, par les hommes les plus distingués, par les Warburton, les Hume et les Stanley.

Citons pour la réfutation et la confusion de ceux qui ne veulent voir dans l’insurrection de 1837 qu’un acte de rébellion injustifiable, les paroles éloquentes du célèbre lord Brougham :

« On blâme, dit-il, avec véhémence, les Canadiens ; mais quel est le pays, le peuple qui leur a donné l’exemple de l’insurrection ? Vous vous récriez contre leur rébellion, quoique vous ayez pris leur argent sans leur agrément et anéanti les droits que vous vous faisiez un mérite de leur avoir accordés… Toute la dispute vient, dites-vous, de ce que nous avons pris vingt mille livres, sans le consentement de leurs représentants ! Vingt mille livres sans leur consentement ! Eh bien ! ce fut pour vingt shillings qu’Hampden résista, et il acquit par sa résistance un nom immortel, pour lequel les Plantagenets et les Guelfes auraient donné tout le sang qui coulait dans leurs veines ! Si c’est un crime de résister à l’oppression, de s’élever contre un pouvoir usurpé et de défendre ses libertés attaquées, quels sont les plus grands criminels ? N’est-ce pas nous-mêmes, qui avons donné l’exemple à nos frères américains ? Prenons garde de les blâmer trop durement pour l’avoir suivi. »

Le fameux lord Durham, venu exprès dans le pays pour faire une enquête sur les causes de l’insurrection, a admis la légitimité de nos plaintes et la nécessité de remédier aux abus du pouvoir. Il condamne les prétentions ridicules et tyranniques du conseil exécutif et du conseil législatif, et admet que la Chambre d’assemblée n’avait pas d’autre moyen de faire respecter ses droits que de refuser les subsides au gouvernement.

« La Chambre, dit-il, était parfaitement justifiable de demander les pouvoirs pour lesquels elle luttait. Il est difficile de concevoir quelle aurait été la théorie