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les patriotes

ment le plus haut montant qui ait été exigé d’aucun des prisonniers. Le lieut.-colonel de la Bruère et M. L.-A. Dessaulles furent ses garants. »


bonaventure viger


Toutes les époques de luttes et de combats ont leurs héros légendaires, leurs types populaires. On voit dans toutes les révolutions quelqu’un en qui se personnifient l’esprit et le caractère de la nation, un homme auquel se rattachent les traditions de ces époques fécondes en grandes actions. Bonaventure Viger sera, il l’est déjà, le héros légendaire de 1837, l’une des figures dont le drame et le roman se plairont à perpétuer le souvenir.

Il est né à Boucherville ; il appartient à une famille qui, depuis deux cents ans, n’a cessé de fournir à la patrie de bons et utiles citoyens, des hommes remarquables même. Son père était cousin germain de l’hon. D.-B. Viger.

Bonaventure Viger était, en 1837, un joli et solide garçon de trente-quatre à trente-cinq ans, de moyenne taille, mais de bonne mine, bien planté, à la jambe cambrée, à la poitrine bombée, aux muscles d’acier, capable de tout entreprendre et de supporter les plus grandes fatigues. Il avait l’œil vif, la figure animée, la tête chaude, mais bonne, la parole abondante et énergique, le cœur plein de courage et de patriotisme.

Les injustices des bureaucrates et les discours enflammés des chefs patriotes surexcitèrent à un degré considérable cette nature bouillante et généreuse. Bonaventure Viger devint bientôt connu de dix lieues à la ronde pour l’un des plus chauds patriotes du comté de Chambly, l’un des plus fidèles disciples de Papineau. Il était à la grande assemblée de Saint-Charles, le 24